régime de Vichy
ambassadeur en Espagne au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Pétain est rappelé et nommé vice-premier ministre en mai 1940 par le Premier ministre Paul Reynaud pour tenter de renforcer son gouvernement en faillite. La chute de la France étant imminente, Reynaud démissionne le 16 Juin 1940 et le président Albert Lebrun demande à Pétain, 84 ans, de former un nouveau gouvernement dont la première tâche sera de négocier un armistice avec les Allemands., Personne ne semblait se soucier que l’effondrement rapide de l’armée française en 1940 était largement dû aux principes dépassés sur lesquels Pétain l’avait organisée et à son manque de matériel mécanisé, dont il s’était opposé à l’approvisionnement.
Le 22 juin, Pétain conclut un armistice avec les Nazis qui divise la France en deux zones: le nord et le littoral Atlantique sous occupation militaire allemande, et le reste de la France sous administration directe du gouvernement de Pétain. Militairement, la France a conservé le contrôle de sa flotte, mais son armée a été considérablement réduite à 100 000 hommes.,
réuni en Assemblée nationale à Vichy le 10 Juillet 1940, un Parlement croupion vote les pleins pouvoirs constituants à Pétain. Le lendemain, il est nommé chef de l’état, et avec Pierre Laval, il commence alors à construire un régime hiérarchique et autoritaire sous la formule de sa soi-disant révolution nationale. Un peu plus qu’une rhétorique vide (« Travail-Famille-Patrie ») et le culte de Pétain, son régime de Vichy était un état client à peine déguisé de l’Allemagne nazie.
par nécessité, le principe central de Pétain en politique étrangère était la collaboration avec le Troisième Reich., Avant tout, il voulait garder la France hors de la guerre et garder L’Allemagne aussi fidèle que possible aux termes de l’armistice. Opposé cependant à la collaboration totale préconisée par Laval, Pétain le remplace par L’amiral Jean Darlan en 1941. Sous la pression de Berlin, Laval reprend ses fonctions en avril 1942.
la crise du Régime de Vichy survient en novembre 1942 à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord et de l’occupation allemande de la France de Vichy. Sommé de fuir, Pétain refuse, estimant qu’il est de son devoir de partager le sort de ses compatriotes., Il a toujours refusé même après que les ultracollaborationnistes lui aient été imposés par les Allemands, et il s’est donc impliqué dans leur trahison. Arrêté par les Nazis en retraite le août. Le 20 avril 1944, et envoyé en Allemagne, Pétain rentre volontairement en France en Avril 1945. Immédiatement arrêté et traduit en justice par le Gouvernement provisoire de son ancien protégé Charles De Gaulle, Pétain est reconnu coupable de trahison, dégradé militairement et condamné à mort. Sa peine est commuée en réclusion à perpétuité par de Gaulle, et Pétain meurt 6 ans plus tard, le 23 juillet 1951, sur l’Île d’Yeu.,
estimations de la carrière de Pétain
Pétain reste une figure très controversée dans l’histoire récente de France. Il fait l’objet d’un effort de réhabilitation encore infructueux, ses admirateurs de droite le présentant comme le « Sauveur crucifié de la France » et affirmant que son abnégation après 1940 « comptera un jour plus pour sa gloire que la victoire de Verdun. »Non seulement Pétain a sauvé la France du sort de la Pologne, insistent-ils, mais en jouant un double jeu, il a incité Adolf Hitler à rester hors D’Afrique du Nord, ce qui a rendu possible la victoire finale des Alliés en 1945., Aussi absurdes soient ces affirmations, L’impression qu’elles donnent de Pétain n’est que légèrement plus trompeuse que celle donnée par l’historiographie officielle de la résistance, qui le dépeint sans relâche comme un archi-méchant et un criminel traître à la France.
pour en savoir plus
Richard Griffiths, Pétain: a Biography of Marshal Philippe Pétain of Vichy (1972) est un ouvrage intéressant et bien documenté sur Pétain. Pour la période antérieure à 1940, L’œuvre majeure est Stephen Ryan, Pétain le soldat (1969)., Pour la période de Vichy, il existe une énorme littérature partisane dont le but est soit de condamner, soit d’exonérer Pétain. Un exemple du premier est Robert Aron, le régime de Vichy, 1940-1944 (1955; trans. 1958); et du second, Sisley Huddleston, Pétain: patriote ou traître? (1951). Denis W. Brogan, The Development of Modern France, 1870-1939 (1940; Rev.ed., 2 vols. L’Armée Française: Une histoire politico-militaire (1966), et Paul Marie de La Gorce, l’Armée Française: Une histoire politico-militaire (trans. 1963).